En ces derniers jours je suis pris d’une certaine nostalgie pour le Wadi Rum. Est-ce le fait des billets d’avion à un prix raisonnable pour Aqaba, aéroport bien plus proche que Amman? Qui sait… en tout cas, c’est l’occasion de reparcourir en images la visite de fin 2014 en compagnie de Marine! Si ces images vous donnent envie, n’oubliez pas que le Rum est au calendrier
Marine avait à l’époque un niveau d’escalade en moulinette adapté au site, mais d’autre part elle souffrait d’un un problème de cheville réduisant son autonomie, et n’avait aucune expérience de terrain « aventureux ». Il a donc fallu faire preuve d’astuce et progressivité dans le choix des itinéraires: on a finalement parcouru quatre « petits bijoux » : des voies assez courtes par rapport à certaines classiques du massif, mais très concentrées en qualité!
Ci dessous une description e quelques images de itinéraires parcourus.
Rakabat Canyon.
Arrivés à l’aube après un vol de nuit, on préfère ne pas grimper de suite. Après quelques heures de sommeil, on décide d’aller nous balader l’après midi dans le Rakabat canyon. C’est à la fois l’occasion de tester l’aisance de Marine dans des marches « accidentées et exposées » et un repérage: si tout se passe comme prévu, on compte grimper The Beauty, voie à l’extrémité N du canyon, dans quelques jours, et sa marche d’approche est connue pour son caractère parfois paumatoire. Finalement le chemin est assez évident mais certains passages assez impressionnants peuvent laisser douteux : en rentrant on croise une cordée ayant fait demi-tour le matin, et s’étant rabattue sur une autre voie plus proche du village.
Goldfinger
Le lendemain, grasse matinée et ensuite direction face E du Jebel Rum pour une short climb des plus classiques. Une mise en jambe parfaite, qui commence par deux longueurs faciles mais pas toujours banales : en particulier, le rocher à la fin de la deuxième demande attention et impose de construire le relais bien au dessus de la vire. La longueur qui suit est une fissure à doigts d’anthologie, globalement dans le 5b/c avec un pas à peine plus dur au début, alors que la quatrième et dernière propose quelques pas de face et des protections plus aléatoires. Le long des rappels on s’arrête pour gravir le dièdre à verrous de mains de Troubador. Une longueur classique dans ce style qui me rappelle beaucoup le grès d’Annot.
Barrah Canyon, jour 1 : Merlin’s Wand
Le Barrah Canyon est une zone annexe du massif, à environs 12 km de piste en 4X4 depuis le village. Même si la concentration et longueur des voies sont moindres qu’au Jebel Rum, Jebel Um Ishrin ou sur les Nassrani, le Barrah reste très populaire pour des raisons simples : l’occasion de bivouaquer dans un cadre totalement isolé, le paysage encore plus lunaire qu’à côté du village, la qualité exceptionnelle de certaines lignes sur un rocher très homogène, les descentes en rappel bien equipées. Le premier jour on choisit Merlin Wand, probablement la voie la plus esthétique du massif, méritant pleinement son surmom : supercrack of rum. Une seule et unique fissure évasée, rectiligne et-à son fond-de la taille parfaite pour des verrous de main, coupe la face comme un fil à plomb : difficile de faire mieux, en termes d’élégance ! L’escalade est bien en fissure sur la première longueur, mais plus on monte, plus les deux côtés de ce flare se font riches en prises aux formes incroyables. On peut monter un peu comme on le souhaite, pour une difficulté toujours soutenue dans le 6a. Descendus par une ligne de rappels confortable, on prépare le feu et le campement pour la nuit.
Barrah Canyon, jour 2 : The Star of Abu Judaiah
Le lendemain on opte pour l’une des voies les plus réputées dans celles de longueur et difficulté moyenne. Avec ses 200m de dièdres en rocher marron foncé qui a l’air d’être des plus solides, sa descente en rappel et son niveau 6a/b soutenu, The Star of Abu Judaiah a sur le papier tout d’une classique, et elle nous n’a pas déçu ! Elle se joue le titre de perle du séjour avec The Beauty
The Beauty
On se garde pour la fin la journée la plus complète. L’approche pour The Beauty, repérée le premier jour, demande un poil de sens de l’itinéraire et surtout de comprendre la logique des « chemins de chasseur » locaux. Il faut s’engager dans des remontées de dalles lisses, traverser une vire un peu exposée, bien s’orienter dans un labyrinthe de canyons étroits. La voie démarre avec l’archétype de la dulfer pieds à plat (6a) et continue avec un système de fissures parfait. Cerise sur le gâteau, on décide de terminer au sommet, d’où on a un coup d’œil fantastique sur le désert environnant. Malheureusement un problème d’appareil photo a un peu limité la prise d’images !
Rétroliens/Pings