Deux grandes voies de caractère au Salève, gravies en bonne compagnie il y a quelques jours.

 Contactez moi si vous souhaitez être guidés par un professionnel dans ces belles voies, mais aussi dans du plus facile comme par exemple « l’arête des Etiollets » ou dans les nombreuses courses de « rando-escalade » du massif : depuis peu j’habite juste à côté, et le Salève est en train de devenir mon deuxième chez moi !

 

 la Jaune + Fil ou Face

Depuis mon arrivée dans la région j’étais intrigué par cette ligne hyper évidente : une grande faille entre la falaise principale et une énorme écaille décollée, avec des cotations accessibles au plus grand monde (6a+ max). Suite à la proposition d’une amie j’ai enfin l’occasion d’aller la repérer. La voie a maintenu ses promesses, voire les a dépassées, avec une étonnante variété de styles et une esthétique rare: sans doute l’une des grandes voies les plus intéressantes que j’ai parcouru dans ce niveau. On y trouvera pas mal de passages d’opposition en cheminée plus ou moins large, mais aussi de l’équilibre sur le fil de l’arête, un passage de faille qui sera riche en émotions pour certains, de la belle dalle à trous pour terminer. La descente se fait par le chemin des Etiollets et comporte un peu de recherche d’itinéraire et quelques désescalades ou courts rappels : elle vient naturellement compléter une course qui, même toute proche du parking et avec un équipement irréprochable, commence à avoir un petit gout de montagne.

Certains reprocheront à la voie la patine de certaines longueurs, mais personnellement elle ne m’a pas gêné, voir elle a rendu certains passages plus ludiques pour toute la cordée, comme dans L2, où vous pouvez admirer Adeline adopter la technique du « vers de terre » entre deux parois lisses comme de la porcelaine, tandis que Mathilde préfère celle du « chat qui court sur le parquet » 😀

La face W

Première voie dans cette paroi (1947), la classique de la face W suit une ligne de faiblesse des plus évidentes : une grande fissure courbée, rayant la falaise de bas en haut. Comme souvent pour les voies de ce style, les cotations paraîtront très sèches aux grimpeurs modernes, la patine venant se rajouter à la spécificité du geste. Elle reste néanmoins une belle base, avec une L2 en « plus que 6b » assez longue et laissant des souvenirs :  après un premier crux sur prises correctes dans un bombé, on termine la longueur avec un petit dièdre bien déversant rayé par une fissure à mains…ceux qui maîtrisent les techniques de verrous seront ravis, les autres perplexes ! Les longueurs faciles de la suite ne sont absolument pas sans intérêt et proposent une belle variété dans le thème entre dièdre, verrous, passages en renfougnes et cheminées pas trop pénibles. Tout reste grimpable même avec un style « extérieur », en évitant la fissure : il y a des prises (mais c’est plus dur et un peu dommage, je trouve…). Enfin, si vous êtes justes dans le niveau sachez que le bombé de L2 a une variante équipée pour passer en A0, et que vous pouvez placer des coinceurs presque tout du long…c’est sans doute une bonne voie pour commencer à « bricoler » entre les points, d’autant plus que l’équipement des longueurs faciles est un poil aérien.