Je vous présente aujourd’hui une situation assez classique en escalade, mais qui met en difficulté un bon nombre de débutants et même de grimpeurs en évolution.
La question est simple : quand vous n’avez qu’une bonne prise de pied pour faire votre mouvement de main, quoi faire de l’autre pied ?
J’essaye d’esquisser quelques idées et pistes pour mieux comprendre, dans des cas simples : on se limite ici aux mouvements statiques.
Idée #0 : vaut mieux avoir une jambe de bois qu’une jambe de chien
Toutes les astuces techniques que je propose ci-dessous partent du principe que la jambe « libre » est tendue et gainée (jambe de bois) plutôt que pliée et molle (jambe de chien). Autrement elles ne marchent pas!
Idée #1 L’autre pied, et sa jambe, sont un contrepoids.
Imaginez vouloir attraper une prise loin à votre gauche, en poussant sur le pied gauche: « l’autre pied », c’est le droit. Pour atteindre la prise, il fait déplacer votre épaule droite le plus possible vers elle, tout en gardant un certain équilibre sur le pied droit.
Dans ce cas, il est facile de voir que plus vous ouvrez votre jambe droite, plus, pour compenser l’équilibre, le bassin et haut de votre corps vont se déplacer vers la gauche, et donc vers la prise ciblée.
Et si on était à pieds inversés, en drapeau, ce serait pareil, sauf que cette fois les deux jambes se croisent.
On peut tenter de systématiser grossièrement en disant : si on veut aller à droite, faut placer « l’autre pied » à gauche, si on veut aller à gauche, il faut mettre « l’autre pied » à droite.
Idée #2 L’autre pied, et sa jambe, sont un levier.
On rentre ici dans une idée un peu plus avancée, pertinente dans les inclinations allant de la dalle raide au léger devers.
Dans ces inclinations votre corps tombe doucement en arrière, basculant autour de la prise de pied. Pour éviter cela vous pouvez vous servir de vos mains mais aussi de l’autre pied. Placez-le assez bas, et exercez une forte pression dans le mur, comme pour y creuser un trou. En même temps, le pied qui est placé sur une prise doit la pousser vers le bas mais aussi la « tirer » vers l’extérieur, comme pour l’arracher. Ces deux actions vont contrer la bascule du corps et soulager vos bras.
Même idée, mais dans un autre plan de rotation : on est en léger devers, on cherche une prise main droite. On veut pivoter le corps pour approcher l’épaule droite du mur, sans trop utiliser le bras gauche. Dans ce cas, si « l’autre pied » pousse le mur quelque part à notre gauche, il va nous aider à obtenir cette rotation, par effet de levier.
Idée #3 Pousser l’autre pied dans le mur, m’aide à gainer
Pour comprendre cette idée, je vous propose de vous placer debout face à un obstacle et de pousser fort contre celui-ci avec l’un de vos pieds. Placez une main sur le ventre, et observez comme, pour pousser fort, il est nécessaire, et instinctif, de contracter les abdos. Donc en escalade, pousser l’autre pied contre le mur est aussi un moyen d’assurer le gainage et la stabilité du tronc.
Proposition d’exercice: l’essuie-glace
Pour terminer, je vous propose un petit exercice technique, à tester sur une portion de mur avec beaucoup de prises, dans l’idéal d’inclinaison verticale ou légèrement déversante. Regardez attentivement la vidéo!.
Commentaires récents