Dans cette deuxième partie de mon article sur l’escalade au Wadi Rum, je vous propose un compte rendu des voies parcourues lors de ma dernière visite. Si vous ne connaissez pas du tout le site, ou vous cherchez des conseils généraux en vue d’un voyage, je vous conseille de lire aussi la première partie de l’article.

Jour 1: The pillar of Wisdom

Roxane vers la fin des difficultés. Il est 14h30 mais le soleil est déjà bien bas!!!

Pour notre première journée, on a opté pour une classique relativement facile mais assez longue et avec une descente complexe, The Pillar of Wisdom (TD-, 400m). La voie est archi-celèbre et immortalisée dans une vidéo du grimpeur anglais Leo Houlding, qui l’a grimpée en solo pour la pub d’un jeu vidéo! Dans l’ensemble il s’agit d’une bonne voie pour s’acclimater au style local, si vous êtes bien « larges » dans 5 en terrain d’aventure – la voie pourra aussi constituer le clou du voyage pour des cordées plus justes en niveau.

Il convient de mettre en garde les aspirants répétiteurs sur quelques caractéristiques de la voie:

  • La descente par Hammad’s Route. elle n’est pas expo, mais longue et potentiellement paumatoire: il convient d’avoir déjà parcouru des approches au caractère « bédouin » comme The Beauty, voir, si vous etes justes dans le niveau, de la repérer à l’avance dans le sens de la montée… TOPO DE LA PARTIE DU SIQ EN FIN D’ARTICLE!
  • Le crux, qui arrive à la toute fin Il s’agit d’une courte section sur adhérences de pieds et aplats, en dalle raide, au caractère assez « bleausard »: on se dirait en plein circuit bleu… Ce passage est équipé à demeure et peut se négocier en A0, cependant le « réta » qui vous mène sur la dalle sommitale reste obligatoire, et la suite (adhérence en dalle à 60°) est improtégeable sur des longs mètres. Si on ajoute la gestion du tirage et une cotation très serrée dans certains topos, on a tous les ingrédients d’un « but » malcommode. Je rappelle que lors de ma première visite, deux jeunes français avaient appelé Ali demandant si un hélicoptère pouvait venir les chercher, car la nuit approchait et ils n’arrivaient pas à passer. Morale de l’histoire, ils ont passé la nuit à descendre la voie en rappel, équipant des relais sur des lunules douteuses…
  • L’approche, qui contient déjà de l’escalade! Les habitués du site, tels que les israéliens qu’on a connus sur place, ont l’habitude de parcourir en solo ces 100m de cheminées inclinées (3, quelques pas de 4) qui mènent sur la terrasse à la base du pilier. Votre temps de parcours sur cette section peut varier énormément selon votre capacité d’organisation et habitude à négocier efficacement ce type de terrain. Assurés ou en solo, baskets ou chaussons, corde tendue ou en tirant des longueurs, autant de choix qu’il convient de savoir faire vite!

Jour 2: Lionheart

Bienvenus au fissurodrome…

On l’a dit dans la partie 1, l’escalade au Wadi Rum propose en général un mix varié entre fissures et grimpe plus « extérieure ». Il y a pourtant des voies qui font la part belle au « crack climbing » le plus épuré, et « Lionheart » (ED-, 350m) en est un bon exemple.

La voie remonte un systèmes de dièdres fissurés très visible depuis le bas: la ligne impressionne de part de sa logique et raideur.

Points à retenir pour une répetition:

  • C’est de l’escalade en fissure « à l’américaine »! Vous allez adorer (c’était notre cas) ou détester…Dans tous les cas, préparez vous à employer tout votre arsenal de techniques de verrous et progressions de fissure, du plus petit au plus large! Idem pour les coinceurs: selon votre propension à parcourir des section de « squeeze » sans protection, un #6 sera peut être utile… (pour un passage seulement).
  • Les cotations aussi, sont « américaines » voir même plus sévères. Si vous avez l’habitude des cotations fissures d’Annot, Orco, Cadarese ou Chamonix: il conviendra de rajouter mentalement une lettre partout…
  • C’est une voie remarquablement « simple » pour le Wadi Rum. Par cela je veux dire qu’il n’y a aucune complexité d’itinéraire, de descente ni de gestion du tirage. Par rapport au standard local, vous pouvez vous passer des bicoins et de pas mal de dégaines et sangles. Attention juste au relais avant la dalle en 6a de la fin: il y en a un pour la descente bien visible sur la gauche (équipé sur broches) et un autre un peu plus haut sur une mini vire (piton et bicoin en place, à renforcer avec un micro friend).

Jour 3: GOLDFINGER

LA longueur. Du bon 5 bien solide, en fissure à doigts.

On ret

Goldfinger (D+, 100m) est classiquement parcourue comme voie d’acclimatation, en raison de sa longueur modeste et de la possibilité de la combiner avec les autres « short climbs » voisines. Ces mêmes carctéristiques la rendent idéale pour une journée où on hésite entre grimpe et repos, ce qui était notre cas. C’était aussi l’occasion pour Roxane de grimper en tête, sans la pression de l’horaire et pouvant tirer des longueurs courtes.

Points essentiels:

  • Bien que plus facile que ses voisines, « Goldfinger » est plus sérieuse: tous les relais sont à équiper sur coinceurs et/ou lunules, le rocher n’est pas toujours bon dans les parties faciles, et ce n’est peut être pas un hasard, si la voie a été théâtre du pire accident connu au Wadi Rum (arrachement du relais, trois morts).
  • En termes de pure escalade, seule la longueur-clé en 5c vaut le détour. Si votre niveau est suffisant, il vaut peut être mieux s’orienter sur une « short climb » plus soutenue.
  • Lors de la descente en rappel, il ne faut pas louper le dièdre parfait de « Troubadour », d’autant plus que si vous utilisez des brins de 60m, vous avez la moulinette déjà en place, et y faire un tour vite fait ne prendra que quelques minutes. Longueur des plus pédagogiques, la portion grimpée en « dulfer » sera inversement proportionnelle à votre technique en verrous de main! Bref, une base.

Jour 4: boucle rakhabat-karazeh

L’entrée du dédale…

En guise de vraie journée de repos, on a décidé de parcourir à pieds cette petite boucle, qui n’est rien d’autre que l’approche et la descente de la voie « The Beauty »!

En plus d’offrir des paysages parmi les plus caractéristiques de la zone, cette balade peut aussi répresenter une « mise en jambe » idéale si vous n’avez que quelques heures à disposition lors de votre premier jour. En effet, on y retrouvera un petit aperçu de toutes les « bédouinades » typiques des itinéraires d’approches/descentes plus sérieux.

Comptez 2-3h pour un premier parcours en boucle, en fonction de votre « feeling » pour le terrain local. N’oubliez pas le topo Howard (pour une fois très bien fait), la corde (un seul brin de 50m suffit) et le baudrier+descendeur pour l’unique rappel de retour. Il est aussi possible d’effectuer une boucle plus conséquente en allant jusqu’au Wadi um Ishrin, mais dans ce cas il faudra compter un temps de parcours double, et emmener un brin de corde en plus.

Jour 5 : Djihad (LA Guerre Sainte)

Loin au dessus du sable…

La guerre sainte (ED+, 400m) a été la première voie 100% équipée du Wadi Rum, et est un peu le prototype de cette catégorie de voies sur le grès local.

Si les voies équipées du site reposent les néurones, elles ne seront pas tendres avec vos avant bras! En effet, si vous comptez venir au Wadi Rum armés uniquement de corde et dégaines, il vous faudra un niveau conséquent: au minimum un niveau « 7 » solide, mais encore mieux, la capacité d’aborder le 8a dans un contexte de grande voie…

Quant à l’œuvre D’Arnaud Petit, Guy Albert et cie, rien de nouveau à dire: il s’agit de l’une des plus belles voies sportives de ce niveau que j’ai pu grimper. La voie est toujours soutenue à la frontière entre le 6 et le 7, dans un style pour la plupart vertical et technique. Quand l’escalade devient facile, l’engagement entre les points compense, pour un résultat final remarquablement homogène. Les longueurs de la fin, dans un grès jaune moins travaillé que le reste, se démarquent pour un style de grimpe particulièrement « bloc » et moderne.

En décembre, la voie est au soleil jusqu’en début d’après midi, mais méfiez vous du vent thermique avant que le rocher passe à l’ombre: il a fini par avoir raison de Roxane, qui en tremblant de froid m’a demandé de descendre à deux longueurs de la fin. Tant mieux: on aura une excuse pour la refaire!

Jour 6: Black MAgic

La Dark Tower. Black magic démarre au centre et louvoie dans la droite de la face

Suite à la Guerre Sainte, on choisit une voie facile, histoire de se léver tard et faire une petite journée. Black Magic (D+, 300m?) nous semble une candidate idéale en raison de son approche rapide.

Bien que la voie ne fasse pas l’unanimité, on a plutôt aimé: elle rappelle un peu la voie du « Pesce d’Aprile » en Valle dell’Orco, qui emprunte elle aussi un système de vires dans le bas.

Pour résumer la voie en trois points:

  • Il s’agit d’une excellente introduction à la recherche d’itinéraire, et sans doute une voie à conseiller aux adeptes de l’idée que l’escalade, c’est « trouver le facile dans le difficile »
  • La longueur au dessus de l’arbre peut se gravir de plusieurs façons: droit dans la dalle grise, aussi belle que peu protégeable; dans le dièdre plus à droite, ou encore une bonne trentaine de mètres à gauche, par des fissures attrayantes, faciles à protéger et un peu plus dures (5c)
  • Pour les rappels, il est maintenant possible d’aller tout droit. En effet, l’ouverture de voies plus récentes à laissé comme cadeau plusieurs relais de rappel en place (lunules, blocs géants posés sur des vires, spit+maillon). Cette option nous a semblé plus logique que nous décaler à droite pour rejoindre l’arbre (topo d’origine), et permettrait à des répétiteurs de laisser des affaires au pied.

Jour 7: inshallah factor

Roxane arrive au bac salvateur de la longueur clé (6c)

S’il y a une voie que je ne voulais louper sous aucun prétexte, il s’agit bien d’Inshallah Factor (ED, 450m).

Véritable king line de la face est du Jebel Rum, la voie emprunte « LE » système de fissure qui ne manquera pas de vous taper dans l’oeil dans le bas, pour ensuite traverser sur une large vire et aller chercher une cheminée tout aussi évidente. Tout est dit: la voie respecte pleinement les attentes qu’elle génère, en offrant une ambiance de paroi réellement grandiose et des longueurs d’anthologie.

Pour ma part, j’en retiens:

  • Les 6 premières longueur sont le crux technique de la voie. Pour gravir la 5eme longueur en 6c (ou 6a/A1) des micro friends et micro cablés sont indispensables: pour ma part j’ai employé plusieurs « peenuts » et un Z4 rouge. Astuce pour le libre, je conseille de préparer à l’avant du baudrier des dégaines avec sur chacune deux tailles de cablés : par exemple 1 et 3, 2 et 4, 3 et 5. Cela fluidifie grandement l’action. Quant au type d’escalade, c’est plutôt sur les pieds et les doigts: finalement pas trop déroutant… d’autres longueurs du bas pourraient poser quelques soucis aux moins « fissuristes » d’entre vous, en raison d’un style nettement plus marqué, à base de verrous, flares et autres rampings…
  • La cheminée de la fin pourra faire office de deuxième crux. Compte tenu de la nécessité de se protéger, elle demande un investissement comparable à la célèbre cheminée de la Demande, au Verdon (qui est équipée). En revanche, ça se protège bien et ce serait un bon spot de bivouac en cas de retard: en plein milieu, on y trouve un couloir horizontal de 20 mètres (!) qui sépare les deux longueurs. Hallucinant.
  • La descente risque fort de se faire de nuit, et ne doit pas être sous-estimée. Il y a deux possibilités de descente: en rappels par IBM ou en rappels et desescalade par Eye of Allah. Attention, les croquis disponibles sont dans tous les cas approximatifs et il n’est dit nulle part à quel moment il faut dévier à droite ou à gauche, donc il est bien de préparer les deux éventualités: il est tout à fait possible de vouloir descendre dans Eye of Allah et finir dans IBM (ce qui est déjà arrivé à d’autres) tout comme le contraire (ce qu’on a fait nous!). Mon analyse après coup, est que le choix semble se faire dès le premier rappel: droit vers le village pour IBM, plus vers le Great Siq pour Eye of Allah…mais ne me croyez pas à 100%! Idéalement, il faudrait parcourir au moins l’une de ces deux voies à l’avance: sinon, recueillez le plus d’infos possible. TOPO de la partie la plus piègeuse d’Eye of Allah en fin d’article.

Jour 8: SaBBAH’s ROUTE+Khazali canyon

Rappel dans Khazali Canyon

Le lendemain de la grande journée passée dans Inshallah Factor, on opte pour une journée de « repos actif » en sauce bédouine. En mélangeant souvenirs de mon premier voyage, conseils d’Alia et infos internet, je trouve cette belle boucle qui semble nous convenir parfaitement: montée par Sabbah’s Route, une voie bédouine pas trop dure, descente en canyon sec par Khazali Canyon.

Il s’agit d’une parcours très agréable: visuellement exceptionnel, peu expo (pour le lieu) et jamais fatigant, bien qu’assez long en raison de la recherche d’itinéraire: à un rythme très tranquille mais sans pauses, on a mis plus que 5 heures. Alia nous avait prévenu: il est courant que ses clients sous-estiment largement le temps nécessaire et soient en retard de 2-3 heures au rdv avec le 4×4 d’Ali…pour lequel on était pile poil à l’heure! Heureusement c’est bien cairné et marqué (peinture bleue qui commence à s’effacer), car dans la partie centrale sur le plateau, il s’agit d’un véritable labyrinthe. Conseil: la jonction entre les deux itinéraires se fait à niveau de la plaine dans la 4ème photo de la galerie, par le couloir/cheminée bien évident au bout. En restant sur les dômes et tirant un peu à droite, on irait au sommet (Sabbah’s Route « classique »)

Pour une répétition, il vous faudra un brin de 60m pour le canyon sec (50m devraient passer avec un peu de désescalade), et de quoi remettre en état des relais vieillissants (cordelette-couteau-maillons).

Jour 9: But! (dans Al Uzza)

Après tant de jours sans repos complet, on est dans le même état que ce 4×4…

Pour notre avant dernière journée, incertains quant à notre état psychophysique, on hésite longuement entre plusieurs idées…On veut quelque chose de pas trop loin, au soleil au moins une partie de la journée, avec un retour en rappel possible au cas où. Finalement on prend une option assez ambitieuse, Al Uzza (ED+, 300m), convaincus par les commentaires de son ouvreur (Wilfried Colonna) qui la définit « l’un des bijoux cachés du Rum ».

Lors de la dépose 4×4, Ali hésite: on est les premiers qu’il dépose au pied de cette voie. En arrivant face à l’évidente ligne, il commente laconiquement: « hard, ah? ».

Quant à nous, on est partagés entre un sentiment d’excitation face à ce qui semble un morceau de Utah, et un étrange sentiment de pression. C’est plus impressionnant en vrai que sur le topo, et pour la première fois dans le voyage, on doute. Dès la première longueur (6b), le ton est donné: je fais tomber un bloc en équilibre précaire dans une fissure large, je me mets peur, je suis trop habillé, et physiquement c’est un combat inhabituel – dans une style et un niveau qu’à priori devraient me convenir à la perfection… Roxane galère tout autant que moi pour me rejoindre. La deuxième longueur se passe bien plus sereinement mais pour la première fois du voyage, je fais quelques pas d’artif’ dans un splitter à doigts (7a). Au relais, on commence à parler de redescendre « quand on veut », et en démarrant la longueur suivante il me semble de tirer sur quelque chose de bien élastique! On met donc fin aux hostilités, en prenant quand même le temps de ressayer le crux « artifé » en moulinette: verdict, c’est peut être coté sévère, mais l’effort que je produis me semble bien trop important, compte tenu de l’inclinaison et de la taille de la fissure. J’ai pourtant déjà fait quelque chose de similaire à vue: bref je suis surtout complétement cuit, et Roxane l’est tout autant que moi!

Une fois tiré le seul rappel, on rejoint Ali à son campement de tentes, pas loin, où il propose des nuits dans le désert et organise des festivals de musiques locales.

En dehors du but qu’on a pris, la voie semble effectivement extraordinaire, sans doute un morceau de choix pour tout fissuriste aguerri. On reviendra avec plus de fraicheur, et peut être un perfo pour rééquiper les relais. Seul conseil pour les éventuels répétiteurs: c’est peut être la seule voie parcourue où, même au net de mon état de fatigue, j’aurais aimé avoir triplé des tailles – d’ailleurs les deux longueurs parcourues devraient assez logiquement pouvoir s’enchainer en une seule (50-55m, 7a/b selon la ligne choisie: vers la fin, il y a l’option entre le splitter à gauche et une large dulfer qui se protège uniquement avec un #5 ou un #6)

Jour 10: Inferno

Inferno, L3

Pur notre dernier jour, fatigue et météo incertaine nous font opter pour une « short climb ». Au pied de la face est, on choisit Inferno (TD, 150m) voie qui a très bonne réputation.

Pendant les premières deux longueurs on se demande si cette réputation n’est pas surfaite: on grimpe dans un bac à sable, tous les bacs et les vires en sont pleins!!!

Au deuxième relais, on découvre l’origine du sable: un petit pilier (qui est « posé » sur la vire dans des photos d’il y a juste quelques années) s’est couché et cassé en plusieurs morceaux tout récemment. On voit clairement que le tas de sable est en train d’etre lessivé par les pluies, et en 2-3 saisons la voie devrait etre à nouveau propre. Vous pouvez juger l’état de la voie du bas, selon la présence (ou pas) d’une évidente tache blanchâtre à ses deux tiers: il s’agit du sable qui descend de la vire!

En attendant, je vous conseille d’atteindre la très belle écaille de L3 par une voie voisine, « Walk like an Egyptian » ou « A mad Frog and an Englishman ».

Bonus: Topo de descente du Djebel rum.

Dans ce mini-topo, je vous détaille la partie la plus problématique d’une descente par Hammad’s Route ou Eye of Allah: la jonction entre les deux voies.

Point clé, il ne faut sous aucun prétexte s’engager trop bas dans le Great Siq…au moins d’être armé de gros moyens (perfo?) et aimer le canyon sec voir la spéléo…

En arrivant par Hammad’s route, un rappel de 50m vous dépose dans le Siq. Il faut ensuite le descendre en traversant quelques bassines, jusqu’à une vire sur la droite qui vous mènera dans un couloir secondaire, et d’ici à des rappels (cairns). Attention, le dernier rappel n’est pas facile à trouver, il se trouve caché derrière un éperon et on y accède par une désescalade en rive droite: des « bédouin steps » au pied de celle ci vous indiquent que vous êtes bien au bon endroit.

Si vous arrivez par Eye of Allah: Les rappels vous déposent d’abord sur une large terrasse rouge. Ici les cairns indiquent une courte désescalade vers la droite et l’accès au rappel suivant (expo), qui se fait sur 50m le long d’une fissure. Arrivés sur une vire caillouteuse (cairns) il faut commencer à remonter le Siq (vers votre droite). Il y a des traces qui descendent vers le village, mais il s’agit d’un but, ne pas les suivre!!! Depuis la vire, dans le sens de la remonté du Siq: d’abord désescalade ou court rappel (équipé sur lunule 5m plus haut que la vire, faut grimper du 3 pour y accéder). Suite: remonter le goulet, traverser une vire vers la gauche et passer autour de l’éperon. D’ici, cairn bien visible en face. Court passage exposé, on traverse vers une lunule et on descend la cheminée pour ensuite remonter au cairn. Traverser la vire d’abord facilement, ensuite elle devient plus fine: facile mais très impressionnant. Possibilité de placer des friends dans des boites aux lettres au niveau de vos pieds. Il faut ensuite remonter un éperon dalleux (3, expo), jusqu’à voir un endroit où le gouffre ne fait qu’un mètre-un mètre et demi de large (arbre, large vire en face). Désescalade facile vers le bord de l’étroiture, ensuite saut ou grand écart. Fin des difficultés: sur toute cette partie une corde pourra rassurer le second, mais il faut au moins une personne avec un bon moral. D’ici, on traverse une bassine, on remonte le goulet jusqu’à la suivante, et on rejoint la vire d’Hammad’s Route, qui permet de s’échapper du Siq.

Topo de la jonction Hammad’s route / Eye of Allah

Si vous descendez depuis le haut du Pillar of Wisdom: Il faut remonter au plus facile l’évidente arête de domes, direction NW, jusqu’à une vire au dessus de dalles inclinées. 5 à 15 minutes. Rappel sur Chicken Heads 10m sous le bout de la vire. 1×60 (risque de coincer) ou mieux: 40+20. Deuxième relais decalé à gauche, face en amont. On arrive sur la plaine sableuse d’Hammad’s route, qu’il faut traverser vers le NW : ne vous engagez pas dans le tout premier couloir à droite. D’ici, c’est bien cairné et assez évident jusqu’à la portion décrite plus haut.